Mesdames et messieurs les membres du CSA-A,
Dérèglement climatique et catastrophes naturelles, élection de Donald Trump, montée des illibéralismes dans le monde…quand le matin, on parcourt les titres de la presse la situation est peu réjouissante (et ce n’est pas peu dire !).
Et en plus de ça, dans nos métiers, nous subissons, au quotidien, les attaques de tel repris de justice multirécidivistes qui cherche à provoquer quelques rires gras sur le dos des professeur·es des écoles ou les attaques de celles et ceux qui devraient nous défendre. Que dire de la dernière sortie du ministre Kasbarian ?
Sérieusement ? Pense-t-il vraiment que dégrader les conditions de travail des agent·es de l’Etat va permettre, selon ses mots, d’« améliorer l’attractivité de la fonction publique, fidéliser les agents et faciliter la gestion de leur carrière » ? Comment se fait-il qu’au motif de réaliser des économies pour atteindre l’objectif des 60 milliards d’euros, l’État, déjà mauvais employeur, veuille encore dégrader les conditions d’exercice des agent·es ? C’est simplement inacceptable !
Après le gel de la valeur du point d’indice qui a fait perdre du pouvoir d’achat et décrocher les salaires des fonctionnaires ; après la suppression de la GIPA, ce serait le passage de 1 à 3 jours de carence avec un maintien de salaire à 90% au lieu de 100% les 3 premiers mois.
Cette mesure ne ferait qu’aggraver les conditions de travail des agent∙es et irait à rebours d’une politique de santé publique digne de ce nom. Elle contraindrait les plus précaires à ne plus se soigner ou prendre soin d’elles et eux. La santé ne peut pas et ne doit pas être un poste d’économie. Les fonctionnaires et agent·es publics ne doivent pas faire les frais d’une politique d’austérité consécutive à des années de cadeaux aux plus riches, notamment en termes de fiscalité.
Cette mesure contribuerait à dégrader, une fois de plus, l’attractivité des métiers de la fonction publique. Celle, déjà bien malmenée de tous les personnels de l’Éducation nationale titulaires ou non !
Les AESH, dont il va être question tout à l’heure, sont au cœur de l’Ecole inclusive. Nous fêterons bientôt les 20 ans de la loi qui a mis en place une inclusion scolaire bien plus large qu’auparavant. Si les motivations qui ont présidé à la promulgation de cette loi sont louables, la mise en œuvre est, elle, véritablement défaillante. Pourquoi ? Tout simplement parce que pour inclure, il faut des se donner des moyens : pour former, recruter, accompagner. Or tout a été fait pour essayer de dépenser le moins possible, voire pour faire des « économies ».
Or, une nouvelle fois, ce « souci » de ne pas investir dans un service public de qualité engendre des dysfonctionnements dans les classes : souffrance des élèves, des collègues, déception -et désespoir- des parents, maintien des AESH dans la précarité…
Souffrance des élèves en situation de handicap, car, depuis la rentrée, accentuant un mouvement enclenché depuis plusieurs années, les élèves ne bénéficient plus que de poussières d’accompagnement. Quand une collègue (et non un ETP) doit se partager entre 5, 6 voire 10 élèves comment peut-elle réellement faire son travail ? Comment peut-elle trouver un sens à son métier alors que celui-ci demande du temps pour instaurer la nécessaire confiance ?
Vous annoncez la loi permettant la prise en charge financière par l’Etat de l’accompagnement sur la pause méridienne comme une amélioration pour les élèves et les AESH. Or, selon les retours que nous avons eus, il n’en est rien ! Pour permettre cet accompagnement méridien, les heures en classe sont diminuées : donc diminution du temps en classe pour les élèves et non augmentation de revenus pour les AESH…où est le progrès ?
Pour terminer sur le sujet de l’école inclusive, nous souhaiterions comprendre pourquoi la DSDEN 35 diffuse son propre guide pour les AESH. Un document qui diffère du guide académique et du guide national notamment sur le décompte des récréations. Les guides académique et national indiquent tous deux que c’est du temps de travail. Or en vertu de ce guide local, certain.es AESH d’Ille et Vilaine se retrouvent à travailler 2h de plus que les autres pour le même salaire…
En ce qui concerne le point 3 de l’ordre du jour, ma camarade traitera plus en détail du déploiement d’Op@le, mais je souhaiterais d’ores et déjà poser une question en ce qui concerne la modification de la carte des agences comptables. Nous prenons bien note qu’en contrepartie de l’ajout des 2 lycées maritimes de Saint Malo et Paimpol, 2 collèges sont retirés de l’agence du Lycée Ernest Renan ; pourquoi ne pas avoir, de la même manière, allégé l’agence du Lycée Colbert ?
Enfin, à propos de la carte pluri-annuelle des formations, en tant que syndicat historiquement issu des Lycées professionnels, nous ne pouvons que nous réjouir de la hausse annoncée du nombre d’élèves dans ces filières. Cependant, nous ne pouvons, également, que nous inquiéter des mesures mises en œuvre à l’échelle nationale comme académique. Mesures qui sont bien loin de notre objectif d’émancipation de jeunesse. Lors du CREFOP, il a bien été souligné le poids des déterminismes (sans préciser lesquels) dans les choix d’orientation. La volonté d’adéquationisme à l’œuvre dans les décisions d’ouvertures de formations, ne semble pas porteuse de lutte contre ces déterminismes. Par ailleurs, nous renouvelons notre alerte quant à l’octroi au réseau privé de formations qui devraient se faire prioritairement dans le public. Par exemple, dans la carte soumise au CREFOP, il y a 3 demandes pour le même BTS « Enveloppes des bâtiments : conception et réalisation », nous espérons que c’est celle du réseau public qui sera défendue par le Rectorat et retenue par la Région. Le financement non-contrôlé de l’enseignement sous contrat n’a que trop duré : soit on le stoppe, soit on nationalise ces établissements !

