Prise de parole intersyndicale

Depuis plusieurs mois, partout en France, les assistant·es d’éducation se mobilisent pour réclamer le respect de leur métier et de leurs missions, de meilleures conditions de travail, l’arrêt des suppressions de postes, et un meilleur salaire. Après le succès, en Bretagne comme ailleurs, de la mobilisation du 1er avril dernier, la CGT Éduc’action Bretagne et Sud Éducation Bretagne sont présentes aujourd’hui, ici au Rectorat. Présentes avec vous devant le Rectorat mais aussi à l’intérieur du Rectorat pour participer au groupe de travail sur les emplois de vie scolaire à la Rentrée 2025.
C’est-à-dire que c’est tout à l’heure, dans ce bâtiment, que sera discutée la suppression ou non de postes dans nos vies scolaires.
Sachant que 30 postes d’AED ont déjà été supprimés dans l’académie de Rennes sur les deux
dernières années scolaires, qu’il est prévu d’en supprimer encore 15 à 20 par an sur les trois à
quatre prochaines années. Alors même que les vies scolaires sont continuellement en tension, que les AED malades ou absent-e-s ne sont pas remplacé·es, et que certains établissements sont au bord du craquage.

Et maintenant l’académie demande aux établissements de contrôler les sacs au portail, à la recherche d’armes blanches.
Sur qui retombe cette tâche qui ne relève pas de nos fonctions : sur nous, bien sûr. Nous ne sommes pas des agent-e-s de sécurité !
Les AED qui se chargent ou se chargeront de cette tâche recevront-ils et elles une prime de risque ?
Quelles mesures sont prises pour notre propre sécurité ? Recevrons-nous une formation et un équipement de protection ?
CE N’EST PAS SERIEUX.
La conquête de l’accès au CDI est une réelle avancée, mais dans les collèges et les lycées il n’a malheureusement pas amélioré le sort de beaucoup de nos collègues.
En cette période de fin des 6 ans de CDD, de nombreux AED doivent supporter l’insupportable : des remarques méprisantes, rabaissantes : « tu ne vas pas faire ça toute ta vie », « c’est un mauvais exemple pour les élèves de rester AED », « il n’y aura pas de CDI dans ce lycée, ce n’est pas dans la politique de la maison », « AED n’est pas un métier, c’est un passage pour aller vers l’enseignement », « je suis contre le CDI », « faudrait pas que vous changiez, que vous ayez une mentalité de fonctionnaire » …Celle-là venant d’une personne titulaire !

Les collègues sont parfois confrontét·es à des procédures qui semblent viser à les décourager au moment d’accéder enfin au CDI :
• Démarche de candidature avec CV et lettre de motivation, comme si l’AED déjà en poste dans son EPLE devait postuler à nouveau ;
• menace de baisse de quotité en CDI sans aucune justification de nécessité de service, etc…
CES METHODES SONT INADMISSIBLES.

Et nous subissons toujours une rémunération insuffisante, avec un salaire au niveau du SMIC, sans perspective d’évolution avant 9 ans d’ancienneté, un quotidien marqué par la précarité et l’inquiétude pour la poursuite de notre contrat, une dévalorisation de notre métier qui est encore considéré comme un « job étudiant » alors que notre moyenne d’âge est de plus de 30 ans, et que plus de 70 % d’entre nous ne sont ni en formation ni en étude, une charge de travail qui s’accroît alors même que des postes d’AED sont supprimés…
ÇA SUFFIT !

Les AED constituent le troisième groupe d’agents de l’Éducation nationale, après les enseignant·es et les AESH et sans nous, les collèges et les lycées ne fonctionnent pas. Et comme les AESH, nous sommes majoritairement des femmes.

Le 1er avril, nous avons fait le constat que les personnels AEd s’étaient souvent mis en grève, avec de nombreuses vies scolaires fermées ou fortement perturbées. Les AEd ont envoyé plusieurs signaux : elles et ils sont prêt∙es à se mobiliser et ont besoin d’être suivi∙es par l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale. Non seulement parce que la solidarité permettra de faire avancer leurs revendications, mais aussi parce que la satisfaction de ces revendications aura des répercussions concrètes et positives sur les autres personnels et les élèves.
En effet, nous pensons qu’améliorer les conditions d’exercice des AED, diminuer leur précarité cela permet aussi un meilleur fonctionnement des établissements scolaires avec des effets concrets sur l’ensemble des personnels et des élèves. Les Assistant∙es d’Éducation assurent des missions essentielles pour le fonctionnement des établissements scolaires. Pourtant, ils et elles sont parmi les personnels les plus précaires et les moins reconnus au sein de l’Éducation nationale.

Pour assurer véritablement et dans de bonnes conditions les missions éducatives, nous revendiquons pour les vies scolaires :
• Des créations de postes d’AEd et de CPE
• Une baisse du temps de travail avec 32h semaine pour un temps plein

En urgence, contre la précarité des AEd, nous revendiquons :
• L’arrêt des suppressions de postes d’AED
• La création d’une brigade de remplacement
• Pas de contrôle visuel à l’entrée des EPLE pour la recherche d’armes blanches
• Le respect de la législation sur la majoration des heures de nuit, des dimanches et des jours fériés
• Le respect des AED et de leurs missions prévues par la loi
• La généralisation de contrats CDD d’une durée de 3 ans
• La transparence sur l’accès au CDI et un véritable droit au CDI au bout des 6 ans, le respect de la loi (pas de baisse de quotité, pas de CV et lettres de motivation, pas de dénigrement, de refus arbitraires de CDI…)
• La gestion des personnels AEd par les services académiques.
• Le droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.

Au-delà des avancées immédiates, nous revendiquons pour ce métier : la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tou·tes es AED dans un corps de fonctionnaire de catégorie B par la création du métier d’éducateur·trice scolaire. Ainsi qu’un statut d’étudiant∙es/salarié∙es avec un temps de décharge accru pour les personnes en étude ou en formation.

Pour de meilleurs salaires pour les AEd, revendiquons :
• L’augmentation de traitement de 400 euros avec une grille de progression à l’ancienneté
• Le versement de la Prime REP/REP+ au même montant que celui fixé pour les autres personnels, avec rétroactivité depuis 2015.
• Le paiement de toutes les heures de nuit à l’internat, la fin du forfait nuit de 3h
Pour se faire entendre et obtenir ces avancées, les personnels AEd doivent continuer de se mobiliser au côté des autres catégories de personnels. Ce n’est que comme ça que nous avancerons sur nos demandes, qui sont justes.

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