On nous annonçait la suppression, au niveau national, de 4000 postes, puis l’annulation de ces suppressions et puis finalement les sénateurs ont cru bon de rétablir une partie de ces suppressions…notre ministère est devenu une gigantesque montagne russe !

Dans ces conditions, que des « acteurs de l’Éducation nationale » comme le Télégramme désigne pudiquement des membres de l’administration, se répandent dans la presse sur le sauvetage de postes dans leur département, n’est pas vraiment étonnant. En revanche, que des syndicalistes contactés par ce même quotidien pour confirmer les premières informations, soient vertement rappelés à l’ordre ; ou que des menaces de non communication des documents de travail soient proférées, nous semble plus étonnant…

Pourquoi l’article 92 du décret n° 2020-1427 du 20 novembre 2020 ne s’appliquerait qu’aux seul·es syndicalistes alors qu’il y est question « des personnes participant, à quelque titre que ce soit, aux travaux des CSA » ? Dans ce cas, dévoiler dans le Ouest-France que le taux d’encadrement passe de 5.4 à 6 PE pour 100 élèves dans tel département devrait également être interdit. Idem sur le fait d’informer les journalistes que le département ne perd que 17 postes alors qu’initialement c’était 64. Chiffre dont aucun des representant·es des personnels ne dispose. Ou alors, peut-être existe-t-il une autre règle écrite nulle part qui dirait que parler aux journalistes pour glorifier l’Éducation nationale c’est autorisé, le faire pour souligner ses manquements, c’est interdit ?

On va donc, en toute détente, ce jour, faire comme si un budget 2025 existait et examiner les propositions travaillées par les personnels du rectorat qui n’ont sans doute pas eu la tâche aisée ces dernières semaines. Merci à elles et eux pour leur travail dans cette fête foraine.

Dans le 1er degré, nous devrions, donc, nous estimer heureux de ne perdre que 20 postes pour la prochaine rentrée (confirmation que nous aurons peut-être à l’issue de la Commission mixte paritaire du 30 janvier). Au risque de répéter ce que tous les acteurices du terrain disent : « profitons de la baisse démographique pour réellement baisser le nombre d’élèves par classe ». Et cela d’autant plus avec le renforcement de l’inclusion scolaire. En tant qu’employeur, comment pouvez-vous vous satisfaire d’un -20  quand vous voyez s’amonceler les fiches SST majoritairement écrites par des personnels du 1er degré ? Oui, on peut apprécier que le chiffre très théorique d’un P/E moyen de 5.91 soit en hausse. Mais non, on ne peut s’en satisfaire ! Premièrement parce qu’il est toujours inférieur au P/E national. Deuxièmement, parce que nous sommes dans un contexte compliqué d’augmentation du nombre d’élèves perturbateurs ou d’élèves en situation de handicap. Ces dernier·es ne bénéficient, 20 ans après la loi Égalité des droits, que d’un saupoudrage d’heure d’accompagnement. Ceci est simplement inadmissible. C’est d’ailleurs, entre autres, contre cette école inclusive à bas coût que nos collègues AESH se sont mobilisé·es le 16 janvier dernier. Ils et elles revendiquent aussi un statut de fonctionnaire de catégorie B qui leur permettrait d’exercer leur métier tout en ayant de quoi vivre au-dessus du seuil de pauvreté.

 

Dans le second degré, le constat est le même : encore une chance gâchée de permettre un meilleur encadrement en classe et ce dans tous les niveaux et toutes les matières sans faire de tri entre les bons et les moins bons. Enfin, nous avons appris avec joie que le « grand plan ministériel pour la tranquillité scolaire » allait permettre à nos établissements du second degré d’être doté d’UN emploi supplémentaire de CPE -à l’échelle de l’académie-. Avec ce soutien de poids, personnel, élèves et parents vont pouvoir envisager une rentrée dans la paix et la sérénité…

Concernant les cartes académiques des enseignements linguistiques, nous déplorons ne pas avoir reçu la moindre information pour les GT sur ces questions. Il semblerait qu’au moins un CAELVE se soit tenu, mais la CGT Éduc’action Bretagne, malgré les relances, a été oubliée de la liste des invité·es…

Nous souhaitons alerter sur deux situations en lycée :

📢La première est assez emblématique de l’adéquationisme que nous dénonçons habituellement dans la voie pro. Le lycée de Liffré va fermer son enseignement de spécialité et son enseignement optionnel technologique SI qui étaient adossés à une LVC japonais afin de supposément former les futur·es employé·es de l’usine Canon voisine. L’idée pouvait, aux yeux de certains, paraitre bonne, mais finalement faute de connaissance de la réalité du terrain, elle s’écroule. Il serait peut-être bien d’y penser lors du travail sur la prochaine carte des formations professionnelles.

📢La seconde est une alerte sur le tri social renforcé au Lycée Thépot de Quimper avec l’ouverture d’une prépa intégrée INP. C’est-à-dire une prépa organisée par un regroupement d’école d’ingé. Cette ouverture est problématique à deux niveaux :

  • Elle entraîne la fermeture de l’ATS qui accueillait des élèves issu·es de parcours bac pro/BTS. Et permettait donc d’ouvrir le champ des possibles pour des élèves souvent de milieux socialement défavorisés. Contrairement à la prépa INP où, pour simplement postuler, il faut débourser 90 euros.
  • Elle fera une grosse concurrence à la prépa de Brizeux qui a déjà du mal à faire le plein…

 

À chaque occasion, la CGT Éduc’action dénonce le manque de moyens et de personnels dans les EPLE alors que les annonces s’enchaînent. Notamment, le déploiement des nouveaux outils informatiques qui entraîne des dysfonctionnements importants dans la vie des établissements scolaires et dans le quotidien des personnels administratifs. Il y a urgence à venir en aide aux petites structures qui ne comptent qu’un personnel pour le déploiement d’Op@le.

Concernant les agences comptables, on constate encore une fois, des ajouts d’établissements dans certaines agences alors que les annonces de création ou de suppression de postes présentées au CSAMEN permettent de dire que l’année prochaine sera encore une année de diète pour notre académie. Dans le cadre du programme 141, les personnels administratifs devront encore subir le redéploiement des postes d’une académie à l’autre et dans ce jeu de chaises musicales, notre académie ne bénéficie, à ce jour, d’aucun poste supplémentaire. Encore une année blanche pour les établissements scolaires du secondaire, encore une dégradation des conditions de travail pour les personnels concernés.

Dans cette dégradation généralisée, il ne fera pas bon de tomber malade, car même si les 3 jours de carence ont sauté, le traitement baissé à 90% reste d’actualité.

Bon courage à tous les personnels et notamment aux plus précaires !

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