Une nouvelle Commission Consultative Paritaire des AESH et des AEd s’est tenue le vendredi 18 octobre 2024. Convoquée pour informer les organisations syndicales d’une nouvelle charrette de licenciements d’AESH, elle a également été l’occasion d’interroger l’administration sur un certains nombre de points.

Notre déclaration liminaire

 

Ce mercredi 16 octobre le pôle AESH de la CGT Educ’action était réuni en visioconférence avec des AESH de toute la France. Le constat est le même partout : cette rentrée est la pire des rentrées. Le nombre d’élèves par AESH continue d’augmenter, atteignant trop fréquemment les 10 et dépassant parfois même les 15 élèves par AESH ! Les accompagnements sont de plus en plus saupoudrés avec seulement quelques heures par semaine. Un réel travail d’accompagnement ne peut être fait dans de telles conditions. Il faut du temps pour développer une relation de confiance avec l’élève, pour repérer ses besoins spécifiques et adapter l’accompagnement. L’autonomisation de l’élève, on ne la décrète pas, ça demande du temps et du travail. Nombre d’AESH ont l’impression aujourd’hui de mal faire leur travail, parce qu’on ne leur donne tout simplement pas les moyens de le faire bien. Jusqu’ici, ce qui retenait les AESH à leur poste, c’était le métier, la sensation d’être utile et d’aider les élèves en situation de handicap à évoluer. Mais la perte de sens du métier s’accentue, de même que la souffrance au travail. Et ce n’est pas la rémunération sous le SMIC qui les retiendra… D’ailleurs de plus en plus d’AESH nous contactent pour se renseigner sur la démission.

Nous l’avons dit, c’est un constat à l’échelle de la France, mais nous n’y faisons pas exception. Reste à savoir si l’académie de Rennes va entendre le mal-être de ses personnels et ce qu’elle va mettre en œuvre pour le prévenir et le guérir.

La décision de basculer les services de gestion au moment de la rentrée ne parait pas avoir été un choix opportun. Beaucoup d’AESH se sont retrouvé∙es perdu∙es, sans savoir qui contacter pour avoir des réponses. L’annuaire envoyé le 5 septembre sur les boîtes mail académiques n’a été accessible qu’à partir du 1er octobre à cause d’un problème de maintenance du site hébergeur. Le manque d’interlocuteur∙ices a augmenté le mal-être des personnels qui se sentent abandonné∙es par leur employeur. A cela s’ajoute l’absence de médecine de prévention et de procédure pour compenser cette absence.

Concernant le travail sur le temps méridien, de nombreux∙ses AESH qui auraient pu être volontaires ne se sont pas proposé∙es à cause des PIAL. En effet, iels ne voulaient pas être envoyé∙es par monts et par vaux sur l’heure de midi dans tout le PIAL. Des AESH du Second degré non volontaires se retrouvent avec des emplois du temps qui incluent du temps de travail méridien, amputant d’autant le temps d’accompagnement.

Les changements d’échelons automatiques pour les AESH mettent parfois plusieurs mois à être pris en compte dans la paye. Nous avons souvent abordé dans cette CCP les problèmes engendrés par les paiements avec rétroactivité sur les aides sociales pourtant vitales pour ces personnels précarisés.

Pour finir sur les AESH, celles et ceux exerçant dans une école ou un établissement privé n’ont pas accès au registre santé et sécurité au travail. On leur dit de remonter les problèmes au directeur ou à la directrice, mais la politique du « pas de vague » est très forte dans le privé et les personnels ne sont que peu soutenus. Dans tous les cas, c’est à l’employeur de s’assurer des bonnes conditions de travail de ses personnels, le rectorat doit donc prendre ses responsabilités.

Les moyens AEd en cette rentrée sont toujours trop faibles pour faire un travail correct où les équipes ne se retrouvent pas en tension à la moindre absence pour arrêt maladie ou formation. Le collège de Sizun, qui a perdu 1 etp AEd en 2 ans, s’est retrouvé en situation impossible en cette rentrée. Il a fallu une mobilisation des personnels, des élèves et des parents pendant plusieurs jours pour le rectorat entende enfin leur détresse et que des moyens soient attribués. C’est seulement ½ poste qui a fini par être rendu mais de façon non pérenne uniquement pour l’année scolaire…le rectorat s’étant servi sur les moyens AESH.

Comme à chaque fois que nous nous retrouvons, des AESH vont être licenciées aujourd’hui…9 : je crois que c’est un record depuis que je siège ! Ce nombre de licenciements pour inaptitude nous questionne, à la CGT, sur l’accompagnement proposé aux personnels. En effet, nous nous demandons si certains de ces licenciements auraient pu être évités par un accompagnement plus soutenu de la part du rectorat et/ou une meilleure adaptation du poste de travail.

Pour les AESH nous demandons : Un statut de fonctionnaire catégorie B. Un temps plein à 24h côte-à-côte élève. La fin des PIAL et de la politique de mutualisation à outrance et l’arrêt de la mise en place des PAS

Pour les AEd nous demandons une grille de rémunération alignée sur celle des AESH avant un avancement automatique tous les 3 ans. Un statut de fonctionnaire catégorie B ou un contrat d’AEd étudiant

Pour les AESH et les AEd, nous demandons une prime REP/REP+ à la même hauteur que les autres personnels.

Et pour toustes, nous demandons une augmentation immédiate de 400€

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