Quelle période d’adversités !

Nous vivons une conjoncture mondiale de tensions dont le capitalisme, dans sa grande maturation, nous gratifie. Crises économiques, crises sociales, crises politiques, crises environnementales, crises climatiques…l’inflation et les bulles financières, les répressions liberticides, les ententes diplomatiques douteuses, les timides projets de défense des écosystèmes, les annonces de luttes contre le réchauffement climatique non tenues…ne font qu’accroitre les conflits et basculer les Etats vers l’autoritarisme d’extrême droite.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » clamait Jean Jaurès.

En France, on nous promet une économie de guerre, pleine de sacrifices et de sacrifié·es que seraient les travailleurs et les travailleuses dont, surtout, les plus précaires et les plus fragiles.

Les travailleurs et les travailleuses sont de plus en plus exposé·es car la valeur du travail ne cesse de baisser au profit de la valeur du capital.

Non le travail ne coute pas cher. Non, le travail n’est pas une charge, c’est une valeur ajoutée. Le travail crée de la richesse économique, sociale, environnementale.

Même indirectement, nous, Service Public, nous participons à la création de cette richesse : nous accompagnons, nous éduquons, nous soignons, nous protégeons, les populations tout au long de leur vie.

Le travail fait aussi société et la question sociale se retrouve au premier plan en cette rentrée de cure d’austérité, voulue par la politique économique de notre Président Directeur Général de la République, soi-disant expert de la haute finance.

Les choix politiques et budgétaires se suivent et se ressemblent dans une valse gouvernementale morne et monotone. Les mêmes danseurs désabusés, les mêmes pas, les mêmes pirouettes sans paillettes. Le son se perd offrant une pathétique pantomime !

Dernier sursaut : recomposer avec les organisations syndicales, pour tenter de retrouver une stabilité politique. Notre frais 1er ministre s’adresse aux corps intermédiaires. Une nouveauté quand on pense au souci du citoyen Macron de s’en passer par tous moyens.

Un énième coup d’austérité, qu’au sein des services académiques, nous ne manquons pas de ressentir alors que les personnels titulaires et contractuels sont, pour une bonne part, sous grande tension depuis plusieurs années.

Une tension qui devait s’apaiser au niveau académique. Il y eut et il y a des innovations et de la modernité. Mais les agent·es restent prudent·es en entendant le terme de « modernité ». Pour rappel la « Loi de modernisation de la Fonction publique » chère à l’autorité présidentielle, n’a fait que précipiter les institutions dans une tourmente budgétaire morbide accentuant le déclin programmé des conditions de travail.

On nous a promis des jours meilleurs au sein des services académiques avec, entre autres :

  • le recrutement en nombre de cadres dynamiques et motivé·es, facilitateur·ices du travail ;

  • un règlement intérieur apportant un environnement stable et rassurant ;

  • des espaces de travail, plus harmonieux ;

  • un service d’accompagnement dédié à l’apaisement et au profit du travail collectif ;

  • et, petit dernier, le « Parcours Bienvenue », annoncé comme la synthèse de l’expression de toutes et tous. Fallacieuse présentation. Nous, représentantes et représentants des personnels n’avons pas été entendu·es, ni convié·es à l’élaboration de ce dispositif d’attractivité et de fidélisation à nos métiers.

A ce jour, le bilan nous parait extrêmement faible. Toujours cette posture Macroniste de faire les choses dans son coin, en demandant à chacun et chacune de s’exprimer, mais en ignorant les corps intermédiaires engendrant les conséquences de mécontentement qui traversent la société, dont nos institutions.

Mêmes moulages, mêmes postures, mêmes effets !

De plus, ce dispositif d’accueil et d’intégration fait apparaitre étrangement des points à retravailler.

  • L’acculturation institutionnelle. Pas sûr que ce terme, aujourd’hui, soit bien identifié par les agent·es souvent en perte de sens du travail. Par exemple et pour suivre l’actualité, nous pouvons nous interroger sur notre participation directe ou indirecte à la promotion et au laisser aller budgétaire et pédagogique de l’Enseignement privé ;

  • Les fiches de poste, portant socle de l’entretien professionnel gage de promotion ;

  • Le « rapport d’étonnement », que les nouvelles et nouveaux collègues remettront à leurs cadres alors que, dans une grande majorité des services, les collègues historiques se disent peu ou pas écouté·es.

Cette dernière initiative nous apparait plus relever du plan de COM que du savoir, du savoir-faire et du savoir être.

Il y a actuellement une préoccupation importante des collègues quant à leurs capacités (moyens matériels et humains) à remplir leurs missions. Nous entendons de plus en plus fréquemment, dans les services académiques, la formule suivante : « On va faire ce que l’on va pouvoir ! ». Cette rengaine cache difficilement le mal être ambiant et la difficulté de valoriser notre travail et nos compétences.

Une note positive éclaire, cependant, notre déclaration : la fin du Service National Universel est actée. Ce dispositif au coût astronomique était la promotion du patriotisme et d’une morale douteuse prompte à l’effort de guerre.

Et pour finir, et tendre la main à nos dévastateurs adversaires, nous aussi sommes pour une économie, mais une économie saine et équitable. « Oui » pour faire l’économie d’une guerre, d’un gouvernement d’extrême droite, d’un démantèlement du Service publique, et « oui » pour construire une société fraternelle et sororale égalitaire.

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